Sadok Hammami: Le décret n°54 a créé un climat d'autocensure
Sadok Hammami, professeur et chercheur en sciences des médias et de la communication, était l'invité du Midi Show, ce lundi 27 mai, pour discuter des récents développements dans le domaine du journalisme et des divers aspects de la communication.
Il a ainsi déclaré que l'une des fonctions principales et fondamentales des médias publics est d'abriter le débat, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui en Tunisie.
Hammami a souligné que certains estiment que les récentes arrestations parmi les journalistes s'inscrivent dans ce qu'ils appellent une "bataille pour la libération des médias". Pour lui, la véritable bataille consiste à réformer les médias, plutôt qu'à les éliminer.
Il a ajouté que le décret n°54 a créé un climat d'autocensure, créant ainsi la déviation la plus dangereuse jamais vue, où le journaliste devient un censeur de ce qu'il pense, ce qui ne peut entraîner que la détérioration des médias, selon ses dires.
Dans le même sens, Sadok Hammami a déclaré que le décret n°54 ne donne pas à l'État les moyens de construire une opinion publique protégée contre la désinformation médiatique, mais qu'il s'agit plutôt d'un décret qui protège certaines personnes, tout en paralysant le service journalistique car il crée un climat d'autocensure.
Et de préciser que l'opinion publique en Tunisie ne reçoit pas les informations à laquelle elle a droit, mais plutôt des informations incomplètes, en raison de la rupture entre les médias et le public; une situation que certains ont cherché à créer depuis 2011.